Mon avis sur : Je reviendrai avec la pluie de Takuji Ichikawa aux éditions J’ai Lu.
Auteur : Takuji Ichikawa
Edition : J’ai Lu
Date de sortie : 8 janvier 2014
Prix : 7.10 € voir sur Amazon
318 pages
Résumé de Je reviendrai avec la pluie
L’amour peut-il être éternel ? C’est ce dont est persuadé Takumi, homme maladroit et angoissé, qui doit élever seul son fils de six ans, Yûji, depuis la mort de sa femme, Mio. Une année est passée et, comme elle le lui avait promis, Mio réapparaît miraculeusement au premier jour de la saison des pluies. Mais celle-ci a tout oublié de sa vie avec son mari. Durant six semaines, comme suspendues dans le temps, Takumi va donc l’aider à démêler les fils de leur amour et, doucement, laisser naître une nouvelle histoire.
Comme vous l’avez sans doute remarqué, j’attaque ma première critique avec.. de la littérature Japonaise bien sûr! Je dois admettre que l’on ressent bien le style japonais dans l’écriture de ce roman, et ceux ou celles qui n’y sont pas habitués pourraient trouver ça un peu étrange au début (avant d’être complètement séduits bien sûr). Ce livre a d’ailleurs connu un succès colossal au Japon, je n’étais pas au courant avant de commencer ma lecture, mais je comprends totalement l’engouement général pour cette oeuvre !
Alors, que dire de Je reviendrai avec la pluie… Et surtout comment ne pas vous en dire trop! Comme le résumé l’indique, nous suivons donc Takumi, Yûji et Mio. A ces trois protagonistes s’ajoute un personnage récurrent, tout aussi attachant et surtout très important pour l’histoire, Nombre-sensei, sur lequel on ne connaît pas grand chose, si ce n’est qu’il est un ami du couple et qu’il aime traîner tous les jours dans le même parc. Il est toujours accompagné de son chien Pooh.
Il s’agit donc là de personnages atypiques et spéciaux, mais pas dans le sens le plus glorieux du terme. Je me souviens d’ailleurs avoir dit à ma mère, en parlant de Mio et Takumi : « Ce sont deux losers qui se sont trouvés! ». Pourtant, comme on les découvre chacun à travers les yeux de l’autre, on ne peut que voir leurs qualités. Takumi, cet homme si maladroit et bien trop angoissé, tellement bizarre qu’il ne peut prendre aucun autre moyen de transport que son vélo et quelquefois simplet, nous apparaît très attachant et à la limite de l’homme idéal, tant il déborde d’amour pour sa famille et pour sa femme. Il se donne également beaucoup de mal pour élever seul son fils Yûji, un petit garçon adorable, un peu dur d’oreille, qui parle dans son sommeil et qui a quelque peu hérité du côté maladroit de son père. Il s’agit cependant d’un petit garçon touchant, qui se sent responsable et s’en veut beaucoup concernant le décès de sa maman. Quant à Mio, notre première rencontre avec ce personnage a lieu lors de sa réapparition, c’est pour cela qu’elle apparaît en premier lieu comme quelqu’un d’absolument déboussolée, qui ne sait même pas qui elle est. On apprend à la connaître au fil de l’histoire et plus les pages se tournent, plus on s’attache à elle.
L’histoire est donc racontée du point de vue de Takumi. Et quelle histoire! Nous ne sommes pas du tout dans du fantastique avec ce livre, il s’agit d’un livre qui se veut presque totalement réaliste, avec des personnages simples, ordinaires, aux caractères atypiques, et vivant dans une ville tout ce qu’il y a de plus normale. Mais il y a bien évidemment une part de fiction, et c’est le retour de Mio.
Je ne peux vous en dire plus que ce que le résumé dévoile sur l’histoire, de peur de vous gâcher le roman. Je dirais simplement que j’ai beaucoup aimé l’écriture de ce livre, que le récit est simple mais profond. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant en lisant ce roman, malgré le fait qu’il n’y ait pas « d’action » en tant que tel, et que tout se passe au même endroit, ou presque. Chaque mot, chaque phrase, chaque passage a son importance.
En réalité, une bonne partie de l’histoire est constituée de dialogues entre Takumi et Mio, et même de monologues où Takumi raconte à Mio tous les détails de leur histoire, terminée trop tôt, de leur rencontre au lycée à la naissance de leur petit garçon. Voici un cours passage du livre que j’ai trouvé très représentatif du roman.
« Mio a esquissé un sourire un peu crispé, puis elle s’est tourné vers moi, la main tendue.
« Ta main »
J’ai tendu ma main droite , effleurant le bout de ses doigts.
« Comme ça?
– Comme ça. »
Elle a serré ma main doucement.
« Elle est chaude.
– Vraiment?
– Comme quand on avait dix-huit ans… J’apprends à te connaître petit à petit, de cette façon. »
Elle m’a dit je t’aime.
Sans raison (enfin si, pour un tas de raisons), mon rythme cardiaque s’est emballé.
« Il doit sans doute te rester quelques souvenirs de m’avoir aimé.
C’est pour ça, m’a-t-elle dit. »
Le livre en lui-même est émouvant du début à la fin, mais on prend beaucoup de plaisir à le lire, l’ambiance reste légère malgré l’idée omniprésente de la mort. Il ne s’agit pas du tout d’un roman à l’eau de rose, loin de là. Il tout simplement s’agit d’une magnifique histoire d’amour.
Je dois avouer avoir été très touchée par ce livre, je continue d’y penser sans cesse depuis que je l’ai fini. Je n’ai qu’une hâte : le relire! Surtout maintenant que j’en connais la fin. C’est en effet la fin qui m’a le plus séduite, c’est le « turning point » du roman, c’est là où l’on comprend absolument tout, et où l’on se rend compte que ce roman est encore plus beau que ce que l’on croyait. Il y a aussi une note de l’auteur à la fin du livre qui nous explique en quoi c’est un roman « autobiographique », qui m’a énormément plu.
Je ne sais pas quoi dire pour conclure cette critique, j’ai l’impression que cent pages ne seraient jamais assez, et en même temps que seuls quelques mots suffisent. C’est un véritable coup de coeur comme je n’en ai pas eu depuis très longtemps! Pour décrire ce roman, j’utiliserai ce mot : Merveilleux.
C’est un roman qui m’a extrêmement touchée et qui restera l’un de mes préférés. C’est une histoire belle, dans le sens le plus pur du terme. Certains la qualifieront de ‘triste’, et ce n’est sans doute pas faux. Mais surtout, cette histoire est tout simplement merveilleuse.
3 comments
Tu donnes vraiment envie de le lire! Je ne connais pas du tout la littérature japonaise, c’est l’occasion de m’y mettre! 🙂
Merci, ça me fait très plaisir! 😀 J’espère que tu auras l’occasion de le lire et que ça te donnera envie de continuer à lire de la littérature japonaise 😉