
Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d’enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu’elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.
Auteur : Angie Thomas
Edition : Nathan
Date de sortie : 5 avril 2018
Prix : 17,95 € voir sur Amazon
496 pages
Un roman poignant et profond…
L’histoire
Dans ce récit, nous suivons Starr, une jeune fille scindée en deux entre sa vie dans le ghetto et sa scolarité dans une école réputée, en dehors de son quartier. Sa vie bascule lorsque son meilleur ami, Khalil, se fait froidement assassiner par un policier lors d’un simple contrôle de papiers…
Mon avis
Angie Thomas expose ici habilement toute la situation malheureusement encore d’actualité aux USA.
On découvre avec horreur la situation toujours si précaire d’une partie de la population noire de ce pays.
Au niveau des personnages, ils sont vraiment très réfléchis et travaillés. Starr est une jeune fille intelligente, déjà tiraillée entre deux mondes et ayant déjà perdu l’une de ses amies, tuée d’une balle perdue. On découvre les gangs avec elle, mais aussi une notion de famille importante. J’ai adoré découvrir son quartier où tout le monde s’entraide et se respecte en dehors des histoires de gangs. Ça donnait vraiment envie de faire partie de cette belle famille unie dans l’adversité.
Angie Thomas nous démontre via ce récit que, malgré toutes les avancées après Martin Luther King, Malcolm X et j’en passe, le combat pour l’égalité est loin d’être terminé.
Ce roman est vraiment fin et surprenant. J’ai eu l’impression au départ qu’il était très tranché, très positionné dans un combat noir contre blanc, ce que je trouvais ridicule dans un roman dénonçant un crime racial. Et finalement, ce livre m’a vraiment beaucoup fait réfléchir et j’ai trouvé que l’auteure avait décidément beaucoup travaillé son roman et qu’il est porteur de beaucoup de beaux messages de tolérance, de respect et d’amour. On explore le racisme dans toutes les sphères de la vie, que cela soit au niveau amical, familial, scolaire, etc !
Mais encore…
Elle nous montre par petites touches toutes les conséquences découlant d’années, de centaines d’années de souffrance. Ce roman va bien plus loin qu’un meurtre racial atrocement injuste. L’auteure nous propose un récit dans lequel le racisme n’a pas de couleur et nous démontre que « la haine qu’on donne » ne fait qu’apporter la haine en retour et fout tout le monde en l’air. « THUG LIFE » = « The Hate U Give Little Infants F***s Everybody » : ce roman, c’est exactement ça qu’il met en avant. Le fait que la haine, peu importe qui la donne, ne fait que tout foutre en l’air. Et c’était fin, c’était beau, il fallait y arriver sans trop de polémique ! Car en effet, ce roman met aussi en avant une certaine forme de racisme envers toutes les communautés possibles, ce qui est la conséquence naturellement observée. Le racisme découle d’une méfiance et d’un rejet, le racisme provoque cette même méfiance et ce même rejet chez celui qui en est victime. Et c’est habilement montré ! Bien évidemment, l’histoire se déroulant dans une famille à la peau noire, le racisme envers cette communauté est beaucoup mise en avant. Mais certaines remarques du père envers un possible petit-ami à la peau blanche m’ont beaucoup agacées car relevant du racisme là aussi (qui est par définition une « discrimination, hostilité violente envers un groupe humain », sans notion de couleur) et pourtant passant sans polémique écrite.
Cependant, je pense que ces passages sont véridiques et nécessaires à la mise en nuance de la fin. Et oui, j’ose le dire ! Le racisme n’a pas de couleur !
Je me suis retrouvée devant un texte qui m’a fait beaucoup réfléchir. D’apparence très tranché et manquant d’un peu de nuances. Cependant, la fin nous remet tout en perspective grâce à une réflexion très intéressante chez Starr et son entourage.
Au fond, je dirai simplement que ce roman reflète bien la société américaine et appelle au changement des mœurs de ce pays toujours bien trop ancrées.
Conclusion
Un roman fort et percutant qui va bien plus loin que ce que l’on imagine au premier abord. Un récit qui fait grandement réfléchir sur la condition humaine actuelle aux USA. Des personnages attachants et une fin toute en nuance qui appelle au respect et à la tolérance de chacun.
« Tant que ce n’est pas un délinquant et qu’il te traite bien, il peut même être à pois ou à rayures. »
Les au revoir font encore plus mal quand l’autre est déjà parti.
« Même quand on a tout fait comme il faut, il arrive parfois que les choses tournent mal. Mais il faut persister, c’est ça la clé. »
– J’en ai marre de tout ça ! Vous pensez qu’on est tous mauvais à cause de quelques-uns et nous on pense la même chose de vous.
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Le « reverse racism » ou racisme anti-blanc n’existe pas lol. « Le racisme n’a pas de couleur » non mais n’importe quoi. Vous n’avez rien compris à ce livre ma parole. Le « black power » vous dérange parce que vous ne pouvez pas vous y identifier, vous préférez qu’on vous dise que le racisme peut venir de n’importe qui parce que ça vous absolve.
Bonjour.
Définition du racisme recopiée sans changement : 1. Idéologie postulant une hiérarchie des races. 2. Discrimination, hostilité violente envers un groupe humain.
Y voyez-vous une quelconque notion de « couleur » ?
J’ai cependant reformulé car je trouve la notion de « reverse racism » totalement absurde, le racisme pouvant concerner tout le monde par définition.
Bonne journée
Oh ben si le dictionnaire le dit. C’est pas comme si le dictionnaire réduisait une importante question de société pleine de nuances à une définition erronée en quelques mots hein.
Vous avez lu un livre sur les violences policières, sur le meurtre de jeunes Noirs innocents aux mains de la police, et vous en avez conclu « Oui mais parfois, un Noir veut pas que sa fille sorte avec un blanc et c’est tout aussi mal » en ignorant des centaines d’années d’oppression pour vous concentrer sur le détail que « parfois les Noirs ils ont des préjugés aussi hein, alors qu’ils viennent pas nous faire chier » Mais à ce que je sache, leurs préjugés ne font pas tuer les blancs par la police. Vous confondez complètement les préjugés et le racisme, qui est institutionnel et systémique, pas juste des insultes et des idées reçues. Le racisme qui tue et qui gangrène la société, et par lequel les blancs en tant que classe dominante ne peuvent pas être affectés parce que ce sont eux qui l’ont inventé et qui en profitent constamment.