Âpre cœur de Jenny Zhang

EIles ont 7 ou 9 ans à New York. Elles s’appellent Christina, Lucy, Frangie ou Annie… Elles partagent des lits à punaises et des parents chinois qui luttent chaque jour pour les nourrir, leur payer l’école et les faire grandir dans le rêve américain. C’est leurs voix qui nous parlent, spontanées, crues, bouleversantes, elles racontent une enfance dans les marges, le racisme et la violence quotidienne, et l’amour immense des parents qui les protège et les étouffe. C’est ainsi qu’elles apprennent à sortir de l’enfance avec une audace et une soif de vivre qui éclatent à chaque page.

Auteur: Jenny Zhang

Edition : Picquier

Date de sortie : 3 janvier 2019

Prix : 22 € voir sur Amazon

379 pages

 

 

Je remercie les éditions Picquier pour l’envoi de ce roman !

ce que j'en pense 2

Un roman qui ne manque pas de mordant…

L’histoire

Dans ce récit, nous suivons l’histoire de sept jeunes filles chinoises immigrées aux USA pour être élevées dans le rêve américain. Nous allons alors découvrir la vérité crue, brutale et percutante de ces enfances difficiles.

Mon avis

J’ai été éblouie par ce roman qui nous fait découvrir l’éclatante soif de vivre de ces familles immigrées. On se retrouve ici face à des histoires bouleversantes, parfois obscènes et crues, qui choquent, qui touchent, qui surprennent.

J’ai adoré découvrir les histoires de ces différentes jeunes filles qui ont pourtant toujours un lien entre elles. Il ne s’agit pas là d’un recueil de nouvelles, mais bien d’un roman suivant différents personnages en lien les uns avec les autres. On se retrouve au cœur de familles dysfonctionnelles à souhait, brisées comme le rêve éclatant qui les animait avant d’arriver aux USA. Leur soif de vivre est percutante et je ne suis pas prête d’oublier ces personnages forts et singuliers.

Ce roman permet d’abord plusieurs thèmes importants comme le racisme ou le fait de s’intégrer dans une nouvelle culture avec une nouvelle langue, mais aussi les violences intra-familiales ou encore l’amour parental immense qui étouffe ; tout cela durant ces périodes si particulières de l’enfance et de l’adolescence. C’est beau et fort, doux et amer à la fois.

Enfin, je terminerai en disant que la plume de Jenny Zhang est puissante, pourvue d’une énergie telle que l’on ressort de ce roman comme étourdi, hagard.

Conclusion

J’ai été littéralement bluffée par Âpre cœur qui révolutionne totalement la littérature d’immigration. La plume est percutante et pourvue d’une énergie intense, parfois crue et obscène, amère, parfois douce et réconfortante. Je ne suis pas prête d’oublier ce roman qui m’a profondément marquée et dont je suis ressortie comme hagarde, étourdie par le tourbillon de ces enfances marquées par une soif de vivre impressionnante.

très bonne lecture notation

un petit mot pour la fin 2

Les enfants, ici, ils ont des pulsions de mort. C’est toujours ceux qui sont nés avec le droit de vivre qui ont envie de mourir. Ces gens-là n’ont jamais été obligés de souffrir, et c’est pour ça qu’ils cherchent à le faire volontairement.

Je jalousais les filles blanches qui s’entendaient si atrocement mal avec leurs parents qu’elles ne pourraient jamais les décevoir. J’aurais voulu avoir des parents blancs qui se moquent de l’endroit où j’allais et de ce que je faisais, des parents qui m’encouragent à quitter la maison au lieu de me faire culpabiliser pour que je demeure leur enfant à jamais.

Tout est terrifiant. Etre quelqu’un, c’est terrifiant. J’ai envie de rentrer à la maison, mais désormais je rentrerai toujours à la maison comme en visite, et ça me pèse, ça me renvoie à l’adolescente que j’étais, mais au lieu de vouloir avec insistance que tout le monde me laisse tranquille, ce que je veux aujourd’hui, c’est que quelqu’un me supplie de rester.

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