
Un couple de quarantenaires, dont la relation s’est enlisée, tente de cerner à quel moment les choses ont mal tourné. Une amitié, fondée sur une blessure commune, se bricole un petit chemin bien à elle vers la guérison. Une femme aussi libre que désabusée décide de donner une vraie chance à l’amour, mais se trompera de prince charmant. Des grands-parents fêtent un amour de cinquante ans, dont l’étincelle n’a jamais vacillé. Pourtant la vie décidera que quelque chose doit s’éteindre. Un enfant découvre que son coeur peut battre très vite pour une fille, et se demande si à un moment ça ne risque pas d’exploser.
Auteur : Cécile Hennerolles
Edition : Eyrolles
Date de sortie : 24 octobre 2019
Prix : 16 € voir sur Amazon
256 pages
De multiples histoires d’amour et de désamour racontées avec finesse…
Mon avis
Dans ce roman, Cécile Hennerolles nous présente plusieurs membres d’une même famille qui expérimentent des histoires d’amour toujours singulières, particulières. En effet, du plus jeune enfant qui découvre ses premiers émois aux grands-parents qui fêtent leurs cinquante ans de mariage, chacun aime à sa manière, innocemment, infiniment, ou apprend doucement à arrêter d’aimer pour mieux s’aimer soi-même.
Il regarda son père qui regardait sa mère. Il faudrait qu’il lui demande à son père, comment il faisait. Comment on fait pour vivre avec le cœur qui s’emballe tout le temps ? Comment il a réussi à supporter un truc aussi dingue, son père, pendant plus de vingt ans ? Et son grand-père ? Il faudrait qu’il le lui demande, tout à l’heure. Cinquante ans de mariage pour lui, encore pire ! Comment on fait avec son cœur ? Comment on fait pour que ça n’explose pas, au bout d’un moment ? Hein ? Comment on fait ça ?
Vous l’aurez compris, l’amour est au cœur de ce roman, exposé sous toutes ses formes et même ses travers. Certains aiment trop, d’autres plus assez. D’autres encore se retrouvent dépendants sans réellement connaître l’amour…
J’ai beaucoup apprécié ce roman. Chaque génération apporte ses particularités et beaucoup d’amours différents sont abordés. J’ai aussi beaucoup apprécié l’accent mis sur l’importance de s’aimer avant tout soi-même avant de pouvoir aimer quelqu’un d’autre.
Et ça le faisait parler, parler, parler, sans même reprendre sa respiration. La logorrhée de ceux qui se sont tus trop longtemps. Et elle, elle devinait qu’au-delà de ces trucs qu’il prétendait ne pas être prêt à vivre, c’était surtout ceux qu’il avait déjà vécus, qui se dessinaient.
Les chapitres sont courts permettant d’alterner les personnages principaux et le rythme n’en est que plus dynamique. Toutes les histoires sont vraiment touchantes à leur manière. L’amour n’est pas un long fleuve tranquille comme dans les contes de fées. C’est plein d’épreuves, une vraie quête, un périple, qui parfois s’achève douloureusement.
Il faudrait qu’elle sache qu’un amour pareil, ça vous prend le cœur sans vous le rendre. Que ça vous fait sourire, que ça vous fait pleurer, hurler de rire, trembler, et gueuler. Que ça ne vous laisse pas indemne, jamais.
Enfin, la plume est belle et fluide. Elle rend ces petites histoires d’amour du quotidien émouvantes et terrifiantes à la fois car criantes de réalité. L’amour fou, l’amour infini, l’amour qui s’altère peu à peu en indifférence si on ne le cultive pas et enfin l’amour illusionnel résultat d’une effroyable emprise.
Conclusion
Dites-moi des choses tendres est un roman qui m’a beaucoup plu. Toutes les histoires abordées nous parlent forcément et j’ai vraiment été très touchée par plusieurs personnages. On y retrouve une façon très particulière et originale d’aborder ce sentiment si singulier qu’est l’amour. J’ai adoré la plume de l’auteure et je ne peux que vous le conseiller chaudement !
Le temps est un faux-jeton, il passe comme si de rien n’était, il fait ses petits coups en douce, et quand tu t’en aperçois, il est déjà trop tard.
Il y a un an, souviens-toi, tu regardais ton portable toutes les deux minutes trente, en espérant un signe d’elle. Il y a un an, tu chialais comme un môme en te demandant ce que tu avais bien pu faire de mal, ce que tu avais bien pu dire de travers pour qu’elle se barre. Il y a un an, t’avais un trou de la taille de la Lozère au milieu de la poitrine, on pouvait y voir ton cœur à l’agonie, tellement elle te l’avait mis à vif, t’avais plus aucune défense, t’étais comme un con sans gilet pare-balles au milieu d’un champ de tire. Mais tout ça, c’est finir, maintenant, ça va aller.