
Mon avis sur Un étranger en Olondre de Sofia Samatar.
Auteur : Sofia Samatar
Edition : Les éditions de l’instant
Date de sortie : 29 mars 2016
Prix : 22.50 € Voir sur Amazon
480 pages
Résumé du livre Un étranger en Olondre
Jevick est le fils du plus riche marchand de poivre de Tyom. Bercé toute sa vie par les légendes et les contes de la lointaine Olondre, un pays où les livres sont aussi communs qu’ils sont rares sur son île, il touche enfin, à la mort de son père, au bonheur de visiter cette contrée magique et emplie de bibliothèques afin d’y perpétuer le commerce familial. Ses désirs semblent comblés jusqu’à ce que, au lendemain du rabelaisien Festival des Oiseaux, qui rythme la vie religieuse en Olondre, il se découvre hanté par un ange. Après avoir été emprisonné, Jevick est contraint de chercher de l’aide auprès des prêtres et des savants olondriens. Mais il lui apparait rapidement qu’il est devenu un enjeu capital dans la lutte sans merci que se livrent les deux principales religions olondriennes. Dans un pays au bord de la guerre civile, Jevick devra comprendre ce que veut son ange et traverser tout un continent pour retrouver sa liberté.
Je tiens tout d’abord à remercier Patrick Dechesne des éditions de l’instant pour cette belle découverte. Ce fut un réel plaisir de lire ce livre pour absolument chacun de mes sens (en dehors du goût bien sur !)
Il faut avant tout savoir qu’il s’agit d’un très beau livre-objet. La couverture est belle, le livre est doux, les pages sont parfaites, pas trop épaisses, pas trop fines … Ce livre est un vrai plaisir à lire !
Ce roman de fantasy est une belle histoire qui vous fera voyager et découvrir avec Jevick, le héros de l’histoire, de nouvelles contrées, de nouvelles cultures, langues, religions…
Jevick est un jeune garçon peu reconnu par son père qui s’élève sous le regard attendri et fier de son précepteur, lui-même originaire d’une autre contrée, puis, plus tard, d’un prêtre. Son précepteur lui donne envie de voyages et c’est clairement grâce à lui que tout commence. Après une enfance difficile, Jevick est comme constamment en recherche d’une figure paternelle.
Il est important de savoir que le frère aîné de Jevick semble être autiste avec retard mental. C’est donc à Jevick qu’incombent les responsabilités qui reviennent normalement au premier garçon de la fratrie. Jevick aide son frère et répétera ce même schéma par la suite, soucieux d’aider les plus faibles, se prenant même d’affection pour une mourante.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Jevick : il est courageux, futé, cultivé, avide de connaissances, émerveillé devant les bibliothèques (comment ne pas l’aimer ?!) mais aussi très envahi par l’ange qui le hante.
Il va vivre une panoplie d’aventures aux côtés de compagnon tous très singuliers. On va, au rythme de ses voyages, découvrir différentes contrées, différentes religions. On sera aussi vite confrontés à l’extrême différence entre les fermiers/le monde rural et les savants/les habitants des villes de ce monde si particulier.
Plusieurs thèmes sont abordés : les guerres de religion mais aussi le pouvoir, l’influence de celles-ci (tout en passant par une certaine forme de fanatisme !), la culture par les voyages et les livres. Ceux-ci prennent d’ailleurs une grande importance dans le livre, les bibliothèques sont clairement mises à l’honneur dès le résumé !
L’écriture est poétique. Ce roman n’est cependant pas toujours facile à lire. Il contient beaucoup de termes inventés : les lieux comme les titres des personnages comme tous les bons livres de fantasy. Cependant, étant peu habituée de ce genre, j’ai parfois été un peu perdue.
J’ai eu plusieurs fois l’impression que le héros vivait dans un rêve.
L’histoire est extrêmement dense. Elle est en effet ponctuée d’histoires autres que celle de Jevick dont une qui dure pas moins de 50 pages ! Cela n’est pas un vrai reproche : c’est aussi ce qui rend cette fiction si réelle !
Il y a un très léger passage de romance que j’ai trouvé peu adapté, comme un rêve. Je pense que l’histoire aurait très bien pu s’en passer.
Le monde est décrit dans son entièreté : la culture est détaillée, les religions clairement exposées.
On connaît en effet autant Olondre que le pays de Tyom où a vécu Jevick. On connaît autant la vie de Jevick que celle de Jissavet. Et ça rend l’histoire presque réelle, comme si on pouvait nous aussi nous rendre là-bas et rencontrer ces personnages !
Le fait que Jevick voit et entende un ange est aussi quelque chose d’assez à part. Dans notre monde d’aujourd’hui et si cela n’était pas un livre de fantasy, il aurait été un parfait psychotique avec hallucinations visuelles, cénesthésiques et acoustico-verbales ! Cela m’a donc aussi pas mal fait réagir. J’ai adoré cette dimension fantastique.
Ce livre n’est pas à prendre à la légère : on y perd parfois un peu son souffle ! Il est tellement riche qu’il nécessite une attention et une concentration particulières car il doit, selon moi, être apprécié à sa juste valeur avec l’écriture et l’histoire qui s’articulent de façon absolument spectaculaire !
En conclusion, Un étranger en Olondre est un livre de fantasy tout à fait surprenant. J’ai passé un merveilleux moment immiscée dans les différentes contrées, bousculée au gré des aventures de Jevick.
Après tous ses voyages, toutes ses aventures, Jevick nous montre qu’on finit tous par rentrer à la maison.
- Une histoire riche en détails
- Des personnages développés à l’extrême, semblant réels.
- Une histoire très lourde, peut-être un peu trop riche pour certains lecteurs ?
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